Premiers pas dans un nouveau monde (accés libre)

Galéonn désirait prendre contact avec ce nouveau monde. Cela faisait maintenant un moi qu'il avait été projeté dans ce monde. Il avait profité de ce laps de temps pour se trouver une demeure plus proche de la ville. Ce laps de temps lui avait aussi permis de faire plus ample connaissance avec sa nouvelle vie. Mais maintenant il devait faire connaissance de ce monde, un monde nouveau pour le jeune démon. Le temps était plutôt clément en cette journée. Galèonn avait fait sien le style vestimentaire de celui qui lui avait donné vie. Il constata qu'il correspondait à celui des humains. Il errait dans les rues de la ville qui se nommait San Francisco depuis plus de trois heures. Ce qu'il avait vu pour le moment, n'avait fait qu'attiser sa curiosité. Il avait vu des couples formés par des humains de sexes différents, mais aussi par d'autres étant du même sexe. Certains humains regardaient ses couples avec une certaine méchanceté. Mais ils étaient peu, à vrai dire à avoir eu cette réaction. Ce qui l'avait le plus surpris était le comportement de la plupart des humains vis-à-vis de certains autres. Ces derniers semblaient être invisibles aux yeux de la majorité des humains. Est ce dût au fait qu'ils étaient invisibles aux yeux des humains, ou bien est ce lié à leur apparence. Ces êtres semblaient vivre dans les rues, leurs vêtements étaient sales et usés. Galéonn voulut savoir comprendre, pour ce faire il se dirigea vers un sans abri, dans une ruelle sombre. L'homme le voyant s'approcher de lui commença à lui parler.

"Que veux tu mon frère, que veux tu au vieux Sam ?"

"Viens tu des enfers, es tu un démon ?"

Le vieil homme regarda Galéonn avec surprise, puis se mit à rire. Rire qui généra une mauvaise toux chez l'homme. Cette toux sembla attirer l'attention d'une personne, mais seulement durant une seconde. Cette personne retourna à ses affaires, ignorant les deux hommes.

"L'enfer, j'y suis mon frère. Je me suis battu pour ce pays et il m'a craché dessus. Regarde ses beaux gens, ils m'ignorent car ils ne veulent pas voir ce visage de leur nation."

Ces mots réveillèrent un souvenir chez Galéonn. Souvenir vite enfoui, un sentiment plus qu'un souvenir. Galéonn regarda l'homme et ce détourna de lui. Cette réaction fit réagir le vieil homme, qui se mis à insulter Galéonn. Ce dernier tourna son visage vers l'homme, dans ses yeux une légère lueur apparut et l'homme s'enflamma. Sa voie usée et brisée ne lui permit pas de pousser un cri suffisamment fort pour être entendu. Mais sous l'effet de la douleur, il trouva la force de courir vers la rue. Galéonn s'était éloigné de la ruelle et observait la scène. Son regard et son
aptitude marquait la curiosité devant la réaction des témoins de la mort du vieux sans abri. Personne ne faisait attention à lui, tous attirer par le corps enflammé qui s'écroula sur le sol.

Blake avait besoin de réfléchir, de faire le point. Après tout en quelques semaines, il avait du accepter le fait qu'il ne soit peut être pas humain, qu'au contraire sa place était parmi ceux qui menaçaient l'humanité et il devait choisir un camp. C'était largement assez pour donner matière à réfléxion. Et quel meilleur endroit pour laisser les pensées vagadonder que les rues de San Fransisco. Oui, pour lui le meilleur endroit pour se couper du monde était justement, l'endroit où l'on pouvait se fondre dans la masse ou que l'on soit sorcier, démon ou n'importe quelle autre créature il était facile d'apparaître comme un humain parmi tant d'autres. Et ce, non pas parce que l'on avait forcément le sens de la discrétion ou du déguisement mais parce que dans une grande ville personne ne faisait attention à autre chose qu'à sa propre personne. Chacun était plongé dans ses petits soucis quotidiens ou avec de la chance dans les gestes tendres qu'il faisait à son âme soeur ou du moins son partenaire du moment. A voir tous ces humains se promener sans regarder une seconde autour d'eux, on croirait qu'ils ignoraient que n'importe quel des passants qui les entouraient pouvait se transformer en meurtrier.

Non, en fait c'était parce qu'ils croyaient pouvoir se défendre. Lorsqu'on parle d'être assassiné en pleine rue, les humains pensaient en général aux agressions. Arme blanche ou arme à feu, une attaque physique. Combien d'humains cette ignorance avait-elle mené à la perte ? C'est dans ces moments là qu'il se disait que peut être fallait-il leur apprendre l'existance du monde magique, histoire qu'ils se rendent compte qu'ils peuvent être tués sans même s'en rendre compte. Mais un tel geste aurait des conséquences dramatiques et ça sorciers et démons s'accordaient pour le lui dire.

Et voilà, ses réflexions avaient encore dévié du principal problème. Devait-il commencer à rayer l'espèce humaine de la carte comme sa famille biologique l'exigeraient sûrement ou laisser le passé être plus force que les liens du sang et se dresser entre le monde des humains et la menace qui pesait sur lui ? S'il éludait cette question comme il venait de le faire, jamais il ne prendrait de décision. Enfin, ce n'était pas comme s'il ne s'était pas douté au fond que c'était peine perdue, qu'il ne trouverait pas de réponses en réfléchissant pendant des heures. Pour qu'il fasse un choix, il fallait quelque chose qui fasse penser la balance vers l'une ou l'autre de ces causes et pour l'instant il ne voyait pas vraiment d'avantage à l'un ou à l'autre de ces choix. A moins bien entendu qu'il n'ait été simplement aveuglé par des émotions indignes d'un être tel que lui.

Blake revint brusquement à la réalité. Des cris, pas de terreur, ni de douleur, simplement de la stupeur. Il releva la tête et vit des passants s'attrouper autour d'un point précis. Cela attisa sa curiosité bien entendu. Il s'approcha donc et finit par entendre des cris de douleur qui peu à peu s'évanouissaient. Les passants ne se bousculaient pas pour l'aider, non, ils étaient trop plongés dans leur fascination morbide pour penser une seconde à tenter de le sauver. Le pauvre homme mourrait comme il avait vécu dans l'indifférence la plus complète. Blake eut néanmoins un geste pour le pauvre homme et étouffa les flammes. De la sollicitude ? Pas du tout, le vieillard mourrait de toute façon. Comme ses parents adoptifs étaient morts...C'était là la raison de son geste. Cette situation était trop familière, même en sachant qu'il ne faisait que prolonger les souffrances de cet homme, il ne pouvait pas se contenter de continuer sa route en gardant à l'esprit l'image de cet homme en proie aux flammes. Cela lui rappelait trop furieusement son crime. En parlant de ça et si...et si c'était le fait d'un autre pyrokinésiste ? Blake regarda autour de lui. Qu'espérait-il trouver ? Si c'était l'oeuvre d'un de ces passants il garderait une attitude neutre à coup sûr. Après tout, ce n'était sûrement pas un adolescent paumé qui se découvrait des pouvoirs qui était responsable de cela. Non, le responsable était tout autre et il finit par le trouver. Il jeta un coup d'oeil dans son dos, histoire de voir si quelqu'un se souciait de sa présence. Mais ce n'était pas le cas. Certains le regardaient alors qu'il s'avançait vers la ruelle mais ce n'était que des regards furtifs. Ces passants se permettaient même de lui reprocher son manque de sollicitude, son indifférence à la souffrance d'autrui. Quelle ironie lorsque l'on savait qu'il était le seul à se soucier du coupable de ce crime attroce.

Pour lui ça ne faisait aucun doute, cet h...non ce n'était pas un homme, son regard intrigué le trahissait. Il était tout sauf humain et c'était lui le coupable. Et c'était tant mieux si personne ne s'intéressait à lui. S'il devait être considéré comme suspect, cela ouvrirait la porte du monde magique au commun des mortels. C'est pourquoi, Blake voulait le confronter en toute discrétion. Il lui dit donc d'une voix à peine plus forte qu'un murmure.

Ce n'est pas très prudent de rester ici.

Voilà qu'il aidait un meurtrier maintenant. Bien entendu la justice ne ferait qu'envenimer les choses dans cette affaire mais c'était peut être un signe qu'il se laissait glisser lentement mais sûrement vers le "mauvais" côté.

Voilà que les passants autour de lui se mettaient à lui faire des reproches. Que lui reprochaient-ils exactement, de ne pas laisser les flammes finir leur oeuvre ? Ca ne l'étonnerait pas, les humains ne supportaient pas vraiment qu'on leur met le nez dans leur égoïsme et leur manque de jugeotte. Mais il s'englobait parmi les humains cette fois parce que ce n'était pas par sollicitude ou par compassion qu'il avait abrégé la lente agonie de ce pauvre vieillard mais bel et bien parce qu'il se sentait agressé par la vision de son corps qui brûlait. La meilleure preuve en était qu'il n'avait pas désespérément tenté d'appeler les secours. Peut être était-ce ça qu'on lui reprochait ? Après tout certains avaient assez de culot pour le faire. Personne n'avait levé le petit doigt pour cet homme et c'était au premier qui faisait un geste que l'on jetait la pierre...Après ça, on ne pouvait pas dire qu'il y avait une limite à la mauvaise foi d'un être humain. Ou encore, le plus flatteur pour les humains peut être lui reprochait-on de ne pas en faire plus, de ne pas être le héros jusqu'au bout. Mais là encore, ils ne pouvaient s'en prendre qu'à eux mêmes. Le vieillard serait mort de toute façon par LEUR faute plus que celle de son meurtrier. Après tout s'ils avaient éteint les flammes au lieu de s'aglutiner autour de lui comme des idiots, il s'en serait sorti gravement brûlé certes mais sans rien d'irrémédiable. En gros, ces reproches étaient peut être ce l'argument qui devait le pousser vers le mal. Après tout, les démons s'ils étaient cruels, imbus d'eux même et égoïstes, avaient le mérite de ne pas s'en cacher.

En parlant de démon. Celui auquel il s'était adressé suivit son conseil et s'éloigna des lieux. Blake fit de même. Si on le retrouvait, on le taxerait de non assistance à personne en danger contrairement aux passants qui eux étaient restés près du pauvre homme jusqu'à sa mort. Etrange justice qui aurait condamné l'impuissant et félicité les coupables. Ce n'est qu'une fois loin des lieux du drame que le bruit des sirènes se fit entendre. Il ne put s'empêcher de plaindre les ambulanciers, ils arriveraient trop tard cette fois...cette fois encore, ne put-il s'empêcher de penser. Heureusement pour eux, ils n'auraient pas à expliquer ça et ils n'auraient pas à dire à un adolescent qu'il passerait le reste de ses jours complètement seul. Il revint de nouveau à la réalité lorsque le démon lui demanda s'il ne connaissait pas un lieu plus tranquille. Sur ce coup là, il avait eu de la chance au tirage. Après tant d'années à errer en toute discrétion dans la ville, ce n'était pas un problème pour lui de trouver un coin tranquille.

Bien sûr suis moi.

De toute façon, ça l'arrangerait peut être de faire le guide pour ce démon qui confirmait sa nature de par sa façon de parler. Peut être son interlocuteur ne connaissait rien de la surface mais il en savait sûrement long sur un monde inconnu à Blake. Enfin, il avait tout le temps d'y penser, pour l'instant il entraînait son compagnon du moment vers de sombres ruelles un peu plus loin du lieu du crime.